Bâtir notre pouvoir - Un plan pour remporter la victoire

La force du Syndicat est fonction de l’unité et de la mobilisation des membres en vue d’atteindre un même objectif. La campagne Bâtir notre pouvoir est la première du genre depuis 1988, en ce sens qu’elle repose sur un solide engagement de la part du Syndicat à mettre en œuvre un modèle de mobilisation complet destiné à outiller les membres pour qu’ils s’affirment en milieu de travail.

Il est essentiel d’acquérir la confiance en matière de mobilisation au palier local pour atteindre notre objectif ultime, soit de faire comprendre à Postes Canada et au gouvernement que la négociation collective équitable est la voie de la moindre résistance pour eux.

 

Un plan qui mène à la victoire

Il s’agit d’une campagne très ambitieuse visant à changer en profondeur la culture du Syndicat. Pour y arriver, il faut d’abord faire un constat clair de la situation. À l’heure actuelle, les membres comptent principalement sur le leadership du Syndicat pour contraindre l’employeur à respecter leurs droits. Peu importe l’énergie que les leaders syndicaux déploient pour représenter les membres, cette démarche du haut vers le bas, qui repose sur la capacité individuelle, ne sera jamais suffisante pour empêcher ni même éteindre les milliers d’incendies que l’employeur allume délibérément autour de nous. Seul le pouvoir collectif peut mener à la victoire.    

Tout d’abord, nous devons communiquer aux membres la réalité de la situation et de quelle façon ils peuvent nous aider à changer la donne. Qu’il s’agisse d’une participation minime à un vote de ratification ou à des lignes de piquetage ou encore d’une faible participation généralisée à la vie syndicale dans de nombreuses sections locales, force est de constater que le Syndicat est loin d’être préparé à faire ce qui doit être fait pour remporter la victoire. Il nous faut absolument accepter cet état de fait, puis agir en conséquence. À cette fin, des organisatrices et organisateurs régionaux de la campagne Bâtir notre pouvoir ont été recrutés dans l’ensemble du pays. Leur rôle : se rendre dans le plus grand nombre possible de sections locales et de lieux de travail pour promouvoir la campagne; mettre à jour les listes de coordonnées des membres pour les tenir au courant des activités de la campagne et recruter des membres, appelés capitaines, prêts à donner un coup de main pour accroître notre capacité à lutter.  

 

Une voie à trouver

Dans le cadre des visites aux installations postales, nous nous adressons directement aux membres, là où ils sont. Le recrutement des capitaines permet d’établir un réseau de militantes et militants, où il nous est possible d’échanger, au palier local et régional, sur les difficultés qui se posent, et ainsi coordonner nos actions à grande échelle. De mauvaises réorganisations et un manque d’effectifs se produisent dans toutes les installations postales. Pourquoi ne pas regrouper  toutes les sections locales qui connaissent les mêmes problèmes afin de coordonner la formation et d’établir une stratégie de riposte? Chaque visite effectuée et chaque nom ajouté à la liste de contacts sont inscrits sur une carte pour illustrer les progrès réalisés. La carte nous permet de voir les installations visitées et le recrutement obtenu, et où il nous faut retourner pour obtenir de meilleurs résultats.       

 

Une éducation de masse

Comme toute compétence complexe, la mobilisation en milieu de travail doit être constamment nourrie et soutenue pour donner de bons résultats. Sans expérience antérieure, mobiliser les membres est une tâche difficile. Les organisatrices et organisateurs régionaux ont reçu une formation pour aider les sections locales à dispenser un cours d’un jour qui fournira tous les outils nécessaires aux membres prêts à mobiliser leur lieu de travail. Par exemple :    

  • Cerner les enjeux qui préoccupent un grand nombre de membres et qui leur tiennent à cœur;   
  • Repérer et recruter des militantes, militants et leaders;    
  • Former une équipe de collaborateurs et collaboratrices pour tenir des réunions efficaces au travail;     
  • Faire de nombreux jeux de rôles sur les affrontements avec la direction;    
  • Formuler des revendications et organiser des moyens de pression qui vont croissant en fonction d’une capacité de mobilisation réaliste.     

Plus les membres seront nombreux à être au courant du plan, plus ils seront nombreux à suivre le cours. Et plus les membres seront nombreux à être bien outillés, plus la probabilité sera forte qu’ils fassent valoir leurs droits de façon collective. Nous mesurer à l’employeur aux échelons inférieurs, dès le début, de manière modeste et accessible nous permettra de poser les premières pierres d’assise de la confiance pour mener les luttes nécessaires à l’obtention de nos revendications dans le cadre des négociations ou à faire face à une loi de retour au travail.

 

Une démarche structurée

Les organisatrices et organisateurs efficaces ne font pas trop de promesses, et ne s’attaquent pas non plus à des dossiers dont les chances de réussite sont minces. Grâce à l’illustration, sur une carte, de nos visites en milieu de travail et du recrutement de capitaines, nous pourrons tester périodiquement notre capacité à coordonner nos actions de lutte. Ces tests, qui nous préparent à une vraie lutte, nous permettront de connaître exactement notre force et jusqu’où nous sommes en mesure d’aller.

Si un bulletin bien écrit ou de beaux discours étaient tout ce qu’il faut aux travailleurs et travailleuses pour avoir gain de cause, le monde ne serait pas aussi injuste, et nos conditions de vie seraient bien meilleures. Pour avoir des chances de réussir, nous devons appliquer de façon méthodique et incessante cette démarche sérieuse de construction de notre capacité à lutter efficacement.     

Voici un exemple de test de structure que nous pourrons sans doute faire au cours des prochains mois : faire signer une pétition pour exiger la non-ingérence du gouvernement dans notre prochaine ronde de négociation collective. En clair, une pétition n’apporte habituellement pas de changements marqués. Toutefois, dans le présent contexte, l’objectif d’une pétition consistera à établir combien de membres se seront intéressés à la campagne Bâtir notre pouvoir et seront prêts à donner suite à une demande aussi peu exigeante. Le fait de lancer une pétition nationale comme celle-là et de demander aux organisatrices et organisateurs régionaux, aux sections locales et aux capitaines en milieu de travail de participer à la cueillette de signatures brossera un portrait précis de l’étendue de la solidarité qui se sera développée parmi les membres, et cernera les sections locales, les installations postales et les quarts de travail où il nous faudra redoubler d’efforts.  

 

L’union fait la force

Après des décennies de conventions collectives désavantageuses et de lois de retour au travail, et après deux années cauchemardesques de pandémie, les membres perdent patience devant la détérioration de leurs conditions de travail et de leur situation financière. La campagne vise à canaliser, dans chaque section locale, toutes les frustrations accumulées en milieu de travail pour former un mouvement de changement porté par les 60 000 membres du Syndicat.       

S’il ne l’a pas déjà fait, le comité exécutif de chaque section locale doit communiquer avec l’organisatrice ou l’organisateur de sa région afin d’établir un calendrier de ses visites en milieu de travail et de fixer les dates de formation. Voici ce que vous pouvez faire pour participer à la campagne : visitez le site Web Bâtir notre pouvoir et abonnez-vous à l’infolettre, contactez le comité exécutif de votre section locale pour l’informer de la nécessité de participer à la campagne, ou encore, portez-vous volontaire pour devenir capitaine en milieu de travail. La campagne réussira uniquement dans la mesure où les membres y participeront. Plus nous serons nombreux, plus la victoire sera à portée de main.        

Solidarité,  

Roland Schmidt 3e vice-président national